Ce matin va se tenir à Genève une réunion du Groupe de haut niveau sur la coopération numérique.
Un nom un peu compliqué… mais ça n’en reste pas moins une réunion très importante. C’est le secrétaire général de l’ONU qui a créé ce groupe en juillet dernier. Antonio Guterres est parti du constat qu’il n’y avait pratiquement aucune coopération internationale dans le domaine du numérique. Et il a voulu palier à ce problème. Il faut dire que les changements qu’apportent les évolutions technologiques dans nos vies sont colossaux mais sans coopération entre les Etats ou les entreprises, leur développement peut devenir chaotique.
Le Secrétaire général a voulu marquer le coup en désignant deux personnalités très connues pour présider ce groupe : Jack Ma, le PDG du groupe chinois Alibaba et Melinda Gates, coprésidente de la Fondation Bill et Melinda Gates.
Concrètement que fait ce groupe de haut niveau ?
Il a pour tâche de sensibiliser le public aux effets des nouvelles technologies sur la société et l’économie. Il doit aussi permettre de nourrir le débat sur les moyens de garantir un avenir numérique qui respecte les droits de l’homme. On pense évidemment ici à toutes les questions liées aux données, à la liberté d’expression et les discours de haine sur Internet.
Pour y arriver, les membres du groupe se sont déjà réunis à NY une première fois en septembre dernier. Et il y a cette deuxième réunion à Genève. Ça c’est pour les deux grandes conférences formelles au niveau mondial. Mais il y a aussi des consultations organisées en Asie et en Afrique. L’objectif est de recueillir tous les points de vue, de lancer des débats d’idées pour aboutir à l’élaboration d’un rapport final. Dans ce document, le groupe de travail devra présenter des moyens pour renforcer la coopération internationale dans le domaine du numérique.
Qui compose ce groupe, en plus de Jack Ma et Melinda Gates ?
Il a une composition tout à fait inédite car la volonté est de faire participer tous les acteurs qui jouent un rôle dans les technologies numériques. C’est pour cette raison que l’on retrouve des membres de Gouvernements, des représentants du secteur privé, de la société civile, des organisations internationales ou des universités. On retrouve aussi une Suisse qui n’est autre que l’ancienne conseillère fédérale, Doris Leuthard. Antonio Guterres participera lui à cette réunion par vidéoconférence.
Pourquoi Genève a-t-elle été choisie pour cette réunion ?
Genève est évidemment une ville qui se prête à l’organisation de ce type de réunions. Il y a une multitude d’organisations internationales qui ont un rôle à jouer dans le développement du numérique et dans le domaine des droits de l’homme. On pense évidemment au Haut-Commissariat aux droits de l’homme. Mais Le Haut-Commissariat pour les réfugiés peut lui aussi apporter son expertise sur les problèmes liés au recueil des données et de la protection des migrants et des réfugiés. L’Organisation mondiale du commerce peut-elle s’engager à travailler sur des normes internationales dans le domaine du commerce électronique. Ou encore il y a l’Union internationale des télécommunications qui gère toutes les questions de la gouvernance sur Internet.
Tous ces acteurs vont être mobilisés aujourd’hui et demain au bord du lac Léman. Et Les résultats concrets de ce groupe sont attendus pour juin 2019.
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