Exceptionnelle Lara Gut ! La Tessinoise a remporté la première des deux descentes de Crans-Montana en distançant ses rivales et en reléguant sa dauphine Corinne Suter à huit dixièmes de la plus haute marche du podium.
La réponse d’une grande championne, voilà ce que Lara Gut-Behrami a apporté à Crans-Montana. Parfaite de haut en bas, la Tessinoise a signé son 25e succès en Coupe du monde, le huitième en descente. La skieuse de Comano n’avait plus connu pareille fête depuis le super-G de Cortina le 21 janvier 2018.
Cette victoire flamboyante sur le Haut-Plateau a mis du temps à arriver. On se souvient que lorsque la Coupe du monde était revenue au Mont-Lachaux voilà six ans, la Tessinoise faisait partie des grandes favorites sur une piste difficile taillée pour elle. Mais, trop gourmande, elle était sortie alors qu’elle était en train de réaliser une magnifique course.
Le succès suisse est total avec la deuxième place de Corinne Suter. A noter que l’air du pays fait du bien aux Suissesses, puisque le dernier doublé chez les dames remontait au 9 décembre 2017 lors du super-G de Saint-Moritz avec la victoire de Jasmine Flury devant Michelle Gisin.
Longtemps en tête, Corinne Suter n’a pu que reconnaître la supériorité de sa compatriote. Mais la leader du classement de la descente réalise une très belle opération puisqu’elle reprend des points à ses poursuivantes les plus menaçantes, Ester Ledecka et Federica Brignone en tête. Si la Schwytzoise négocie habilement la descente de samedi, elle pourrait s’adjuger le globe avant même la dernière course de Cortina lors des finales.
Déception en revanche pour Michelle Gisin qui a chuté dans le passage du Trou du renard. L’Obwaldienne voulait retrouver le bon « flow » dans cette discipline, mais elle n’a pas su trouver la ligne idéale sur le saut le plus impressionnant du parcours.
Lara Gut : « Tout est redevenu simple »

Lara Gut Behrami est redevenue celle qui pouvait mettre une seconde à ses adversaires lors de la première descente de Crans-Montana. Mais elle n’a pas sombré dans l’euphorie.
– Lara, quelle démonstration!
– C’est clair que je suis contente parce que ce n’était pas simple de chercher le bon truc, de réfléchir et de voir que l’instinct ne vient pas. Quand on réfléchit trop, cela devient trop compliqué. Et aujourd’hui j’ai réussi à faire l’inverse. C’était l’instinct, et c’était fluide.
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– Est-ce que cela peut être un tournant dans la recherche de cette perfection?
– Oui, tout est redevenu simple. Parfois ça prend du temps, parfois même des années pour arriver à ça. Mais cela ne veut pas dire que je vais tout gagner avec deux secondes d’avance. Peut-être que je vais retrouver la fluidité pour être rapide dans toutes les situations et pour pouvoir me battre dans toutes les courses.
– Est-ce que vous étiez surprise de voir du vert et 0 »80 d’avance à l’arrivée?
– Non, j’étais contente. C’est facile de prendre deux secondes quand on skie mal. Mais dès que ça clique, que le ski est sur la taille et que l’on est actif, cela permet de faire des temps pareils. Ce matin, j’avais imaginé que pour gagner il faudrait couper la ligne en 1’27, et plutôt proche des 1’26. Quand j’ai vu mon temps et que c’était ça (réd: 1’27 »11), j’étais heureuse. C’était la satisfaction d’avoir pu skier comme je le voulais.
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– Est-ce que vous avez reçu beaucoup de messages?
– Non, seulement de la part de mes proches. Parce que peu de monde a mon numéro (elle sourit). J’ai reçu les messages des personnes importantes dans la vie.
– On vous sent presque sur la réserve…
– Je n’ai jamais été une athlète qui fêtait une victoire pendant trois jours en sautant partout comme une hystérique. Je n’ai jamais été la fille qui ne parlait pendant trois semaines après une course qui s’est mal passée. J’ai toujours essayé de canaliser ça. Il m’est même arrivé par le passé de ne pas fêter une victoire parce que j’étais déjà concentrée sur la course à venir. Je suis contente, mais j’ai toujours dit que c’était la manche qui me procurait le plus d’émotions. Je vais profiter de savourer ça avec ma famille et mon team parce que ça a pris pas mal d’énergie. Ca reste une victoire, cela ne change pas la vie. Il y a des choses plus importantes, et j’ai la chance d’avoir trouvé cet équilibre. J’adore skier, c’est ma passion, mais j’ai aussi la chance d’avoir une famille et des gens à la maison qui m’aiment même quand je ne gagne pas et qui ne sont pas là pour me critiquer.
– Parce que vous avez l’impression que les médias ne sont là que pour ça?
– Non. Je dis justement qu’il y a des choses plus importantes dans la vie. J’aime le ski, qui est une passion mais aussi un travail. Il faut réussir à passer du professionnel au privé. Sur le circuit de Coupe du monde, tu es plus souvent avec tes coéquipières qu’avec ta famille. On apprend aussi avec elles, entre femmes. Tu te rends simplement compte que l’essentiel c’est ta famille. Et ce n’est une attaque contre personne.
Source : Keystone/ats/bb
Interview : Justin Grept