L’ancien assistant du coach national est effondré après la disparition de Köbi Kuhn qui a dirigé l’Equipe de Suisse durant sept ans…
Le décès de Jakob « Köbi » Kuhn annoncé mardi a plongé le monde du ballon rond helvétique dans l’affliction de Genève à Romanshorn et de Bâle à Chiasso. Le Genevois Michel Pont est l’un des premiers touché. Lui qui a été l’adjoint de l’entraîneur national durant treize ans, d’abord sous l’ère Kuhn (01-08), avant de poursuivre son travail avec l’arrivée d’Ottmar Hitzfeld. Il nous a livré ses sentiments mardi quelques heures après l’annonce de la nouvelle.
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Johan Djourou : « c’était un papa pour l’Equipe de Suisse ! »
Johan Djourou éprouve aussi énormément de tristesse. Köbi Kuhn a joué un rôle capital dans sa carrière. Ayant « échappé aux radars », il n’est jamais apparu dans une sélection espoir, mais cela n’a nullement empêché le mentor zurichois de le convoquer en équipe A dans l’optique de la Coupe du Monde RFA’06. Pour le défenseur central genevois, Kuhn était le papa de la sélection. C’est cette image de figure bienveillante, à la fois humble et sage qu’il va garder en mémoire.
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Aucun but encaissé face à la France (0-0), au Togo (2-0), à la Corée du Sud (2-0) et enfin contre l’Ukraine (0-0 après prolongation), seul le mauvais sort (élimination 0-3 aux tirs de coup de pied au but) a privé les Helvètes d’une qualification pour les quarts de finale. Malgré tout, l’ancien junior d’Etoile Carouge a vécu une expérience mémorable Outre-Rhin au sein d’un groupe très uni.
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Décès de Köbi Kuhn: un hommage unanime
De Philippe Senderos, l’un de ses plus fidèles soldats, au président de la FIFA Gianni Infantino, toute la grande famille du football suisse a été touchée par la disparition de Köbi Kuhn. L’hommage est unanime.
« Merci Köbi » a tweeté Philippe Senderos pour reprendre le message que ses coéquipiers et lui avaient adressé à leur coach en 2008 à Bâle au soir de son dernier match à la tête de l’équipe de Suisse. « C’est un grand entraîneur et un merveilleux joueur qui a disparu, souligne pour sa part Gianni Infantino. Il était un homme au grand coeur. »
Président du FC Zurich, « le » club de Köbi Kuhn, Ancillo Canepa ne cache pas son immense tristesse. Avec sa femme Eliane, il avait rendu visite à Köbi Kuhn l’hôpital le mois dernier. « Nous avions l’espoir de le revoir bientôt en bonne santé. Les signes qu’ils nous avaient donnés lors cette visite étaient encourageants. » Sur le site du FC Zurich, Ancillo Canepa a rappelé quel formidable joueur il avait été. « Il était mon idole », écrit-il.
« Je suis triste. Il a été une personne importante dans ma vie de footballeur. On nous a donné et repris un ange », souligne pour sa part Alex Frei. « Je suis très très triste. Je lui suis reconnaissant pour ces moments incroyables en équipe de Suisse. C’était fantastique. Il sera toujours pour moi LE sélectionneur », poursuit Pascal Zuberbühler qui fut son gardien durant toute la campagne de la Coupe du monde 2006.
Capitaine de l’équipe de Suisse, Stephan Lichtsteiner avait été appelé pour la première fois en sélection par Köbi Kuhn en 2006. « Il était un entraîneur avec lequel le travail rimait avec plaisir », lâche le Lucernois.
Une carrière exemplaire
Malgré des hauts et des bas, Jakob « Köbi » Kuhn a eu un parcours exemplaire.
Né le 12 octobre 1943 à Zurich, il a fait toute sa carrière de joueur au FC Zurich (1960-77). Avec son club de toujours, les consécrations ont été nombreuses: six titres de Champion de Suisse (63, 66, 68, 74, 75, 76), cinq victoires en Coupe de Suisse (66, 70, 72, 73, 76). Il a été demi-finaliste de la Coupe d’Europe des clubs champions à deux reprises (64, 77). Il a connu une participation à la Coupe du monde (1966) et soixante-trois sélections avec l’Equipe de Suisse en un peu plus de dix ans. Unique ombre au tableau: la fameuse nuit d’Oslo qui a mis fin à son parcours sous le maillot national. A la veille du premier tour préliminaire de la Coupe du Monde ’78 en Argentine. « Köbi » et son coéquipier, le Servettien « Joko » Pfister, ont « fait le mur » dans la capitale norvégienne. L’incident et la défaite initiale (0-1) ont entraîné le limogeage du coach René Hüssy et l’exclusion des deux internationaux.
Sa carrière d’entraîneur a été moins fulgurante dans un premier temps. Au FC Zurich, il n’a connu qu’un intérim (1984). C’est surtout au sein de l’Association Suisse de Football qu’il acquérir sa notoriété. D’abord coach national des sélections nationales juniors, puis espoirs (95-01), il a repris l’Equipe A (01-08). Il a dirigé les « Rouges » au cours de septante-trois matches, participant à trois phases finales de tournois majeurs : deux fois l’Euro (04 au Portugal, 08 en Suisse et en Autriche) et une fois la Coupe du Monde (06 en Allemagne). Il a, par ailleurs, été élu « Suisse de l’année » suite à cette épopée allemande.