Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a notamment jugé « très préoccupante (…) l’augmentation soudaine » de nouveaux cas en Italie, en Corée du Sud et en Iran. L’OMS a en revanche observé un déclin en Chine, pays d’origine de la maladie, depuis début février et aucun changement important sur les composantes du virus.
En Europe, l’Italie est devenue le premier pays du continent à mettre en place un cordon sanitaire autour d’une dizaine de villes du Nord. Le décompte s’y est stabilisé à 229 cas confirmés, dont sept décès.
Face à la flambée des cas, une réunion des ministres de la Santé de la péninsule et de ses pays frontaliers aura lieu mardi après-midi à Rome. Elle visera à déterminer « des lignes d’action communes ». Le conseiller fédéral Alain Berset y participera.
Inquiétudes pour la Corée du Nord
Dans le reste du monde, la Corée du Sud et l’Iran se retrouvent en première ligne, avec respectivement le plus grand nombre de cas de contamination et de décès en dehors de la Chine.
Avec un record quotidien de 231 nouveaux cas de contamination en l’espace de 24 heures, la Corée du Sud dénombre désormais plus de 800 patients contaminés, dont sept mortellement. C’est plus que le Japon où le paquebot Diamond Princess constituait jusqu’à présent le premier foyer de contamination hors de Chine.
La Mongolie, qui a déjà fermé sa frontière avec la Chine mais a jusqu’à présent échappé au virus, a annoncé la suspension des liaisons aériennes avec la Corée du Sud. Hong Kong a de son côté décidé d’interdire à partir de mardi les arrivées de non résidents en provenance de Corée du Sud et appelé les résidents hongkongais à s’abstenir de tout voyage non nécessaire.
Entre Chine et Corée du Sud, la Corée du Nord n’a pour l’heure fait état d’aucune contamination. Mais l’inquiétude monte à l’égard de ce pays au système de santé fragile. La Croix-Rouge a annoncé lundi avoir obtenu une exemption des sanctions de l’ONU pour y acheminer du matériel médical face à une éventuelle arrivée de l’épidémie.
Taux de mortalité élevé en Iran
Moins d’une semaine après la détection du nouveau coronavirus dans le pays, Téhéran a pour sa part annoncé quatre nouveaux décès, portant à 12 le nombre de victimes de l’épidémie en Iran, où une mission de l’OMS est attendue. Avec 64 personnes contaminées, ce taux de mortalité d’un sur cinq semble beaucoup plus élevé que celui constaté jusqu’à présent en Chine (aux alentours de 3%).
Un député de Qom, ville où ont été annoncés les premiers cas de coronavirus, a accusé le gouvernement de « ne pas dire la vérité » sur l’ampleur de l’épidémie. Selon une agence de presse iranienne, le député aurait évoqué le chiffre de « 50 morts » pour la seule ville de Qom. Un bilan « catégoriquement » démenti par un vice-ministre de la Santé.
Inquiets de la contagion en Iran, l’Arménie, la Turquie, la Jordanie, le Pakistan, l’Irak et l’Afghanistan ont fermé leur frontière ou restreint les échanges avec ce pays. Au moins 200 personnes ont été mises en quarantaine au Pakistan, à la frontière iranienne.
Au total, plus d’une trentaine de pays sont désormais touchés, avec un bilan qui dépasse largement les 30 morts hors de Chine.
Les Bourses décrochent
En Chine même, où le coronavirus est apparu en décembre dans la métropole de Wuhan, l’épidémie a fait encore 150 morts selon le dernier bilan quotidien annoncé lundi matin. Alors que les autorités se montraient ces derniers jours plus optimistes quant à l’évolution de la maladie, ce chiffre constitue une nette remontée par rapport au nombre de décès annoncés la veille (97).
Au total, près de 2600 personnes ont succombé en Chine, sur 77’000 cas de contamination. Le nombre de nouveaux cas de contamination a en revanche reflué à 409 contre 648 annoncés dimanche.
L’accélération mondiale des contaminations a fait décrocher les marchés boursiers, particulièrement en Europe. La directrice du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a averti que la crise « pourrait mettre en péril la reprise » mondiale. Le FMI a déjà abaissé de 0,4 point sa prévision de croissance pour la Chine en 2020, à 5,6%. La Chine étant la deuxième économie mondiale, ce repli devrait coûter 0,1 point de croissance au PIB planétaire.