L’Office fédéral du logement vient d’indiquer que le taux hypothécaire de référence restait inchangé à 1,5% au deuxième trimestre. Ce n’est donc pas encore le moment de demander des ajustements de loyer.
Non, mais probablement vers la fin de l’année. C’est en tout cas sur ce scénario que table les banques et l’ensemble du secteur immobilier. Le taux hypothécaire de référence est établi à partir des taux lissés au jour le jour. En fait, il est en baisse à 1,43%, mais pas assez pour échapper à l’arrondi des 1,50%. Il faudrait qu’il descende à moins 1,40%. Ça ferait descendre le taux de référence à 1,25%. Ça va venir. Les locataires pourront bientôt obtenir des ajustements.
Parce que la tendance sur les taux hypothécaires en Suisse est à la baisse depuis longtemps.
Oui, depuis la crise de 2008. Le taux hypothécaire moyen calculé par l’Office féréral du logement était de 3,5% avant la crise. Là, il est à 1,5% depuis deux ans. Mais il faut dire aussi que nous traversons depuis deux ans une période de stabilisation des taux à un bas niveau. Et l’on s’attend à un retournement haussier, mais qui semble être retardé ou reporté continuellement.
Les surcapacités sur le marché du logement pourraient aussi jouer un rôle, non ?
Oui, absolument. Si l’habitat devient plus difficile à louer, le prix des loyers a tendance à baisser. Les rendements s’affaissent également et la concurrence est encore plus vive sur les hypothèques.
Les propriétaires ont d’ailleurs l’air de souhaiter que le taux hypothécaire de référence se remette à diminuer.
Oui, parce qu’ils veulent attirer et surtout garder leurs locataires. Il y a 70 000 logements vacants en Suisse actuellement. Un pour 115 résidents. Le plus bas niveau du marché depuis vingt ans. Alors les propriétaires préfèrent accorder des baisses de loyer basées sur les variations de taux de référence. Ça ne dévalorise pas en soi leur parc immobilier. Mais c’est assez théorique.
Oui, parce qu’il y a de toute manière une forte pression sur les loyers actuellement.
Oui, et ça pourrait durer un certain temps. Il y a un effet cyclique assez typique : la vague de construction de logements a été une réponse à l’explosion démographique des années 2007 à 2014. Il y a d’abord eu un puissant élan, et puis de l’inertie. Il faut du temps, des années entre les décisions d’investissement et la mise en location de nouveaux logements. Nous sommes en peu dans la queue de la comète. C’est en tout cas ce que ressentent les propriétaires. Mais ça aussi c’est assez théorique.
Il faut encore plus de temps pour que le retournement du marché ait des effets sur les anciens loyers. Et encore faut-il le demander.
Alors ça oui. L’Association suisse des locataires ne cesse de s’en plaindre d’ailleurs. Pour elle, il n’y a aucun signe détente sur les loyers, qui ont encore augmenté de 0,5% sur un an. C’est vrai que tout le monde travaille sur des moyennes dans ce domaine. Et ça modifie pas mal le ressenti des locataires au fur et à mesure que l’on s’approche des centre-villes. Où tout est beaucoup plus cher.
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