A Genève, le Conseil d’Etat a le sourire. Les comptes 2018 affichent un excédent de plus de 200 millions. C’est ce qu’a annoncé ce matin le président Antonio Hodgers. Ce boni est essentiellement dû à l’augmentation des revenus fiscaux. Comment cela se fait-il?
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« L’économie genevoise a cartonné », comme l’a souligné le gouvernement. La croissance du PIB a atteint 3,1% à Genève, c’est mieux qu’à l’échelon national. Du coup, les impôts des personnes morales, donc les entreprises, ont connu une hausse de 25% par rapport aux comptes précédents.
De quoi permettre à la grande argentière Nathalie Fontanet d’insister à nouveau sur l’importance de la réforme de la fiscalité et du financement de l’AVS, alias RFFA.
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Selon la ministre, ces rentrées fiscales montrent à quel point il est capital de consolider les conditions-cadres et de tout faire pour empêcher la fuite des entreprises.
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Les investissements sont, eux, en baisse. Le taux de réalisation atteint 68%, soit le plus bas de ces dix dernières années. Mais, selon, le président du Conseil d’Etat, Antonio Hodgers, il ne faut pas y voir une volonté politique.
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Ce fort excédent, de 222 millions, permet de réduire la dette. Une réduction de 0,6 milliard. Il s’agit, selon le président Antonio Hodgers, de profiter de cette année prospère pour faire des noisettes en cas de période de vaches maigres.
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D’autant qu’un risque pèse sur la situation financière du canton. C’est l’avenir de la caisse de pension de l’Etat de Genève, la CPEG. Suspendu notamment au résultat de la votation du 19 mai.
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L’incertitude est tellement grande que le montant de la recapitalisation supplémentaire n’a pas pu être estimé de manière fiable. Du coup, aucun montant n’a été provisionné dans les comptes 2018.
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Réactions des partis
Réagissant à l’annonce du boni, le PS regrette que le Conseil d’État se soit « une nouvelle fois inscrit dans une posture de pessimisme budgétaire alors qu’il est urgent de répondre aux besoins de la population en renforçant les prestations notamment dans le domaine des subsides d’assurance maladie ».
Même son de cloche du côté d’Ensemble à Gauche. Évoquant « l’écart délirant » entre les comptes et le budget, la formation estime que cet excédent aurait dû « financer l’action des services publics pour faire face à l’augmentation de la précarité, au vieillissement de la population, aux besoins en termes de santé et de formation, de même qu’à l’explosion des primes d’assurance maladie ». Aux yeux d’Ensemble à Gauche, « Si le Conseil d’Etat maintient une politique d’austérité aussi injustifiée sur la durée, c’est qu’il anticipe les pertes fiscales colossales qui seraient générées par la RFFA ».
Pour l’UDC en revanche, ce « miracle » ne doit pas cacher le fait qu' »aucune mesure de réforme structurelle et aucun effort d’économie n’ont été entrepris par le Conseil d’Etat pour en améliorer les résultats ». Le parti se dit inquiet de « l’explosion des charges (+155 millions de francs) et de l’augmentation massive des effectifs des fonctionnaires (+ 326 équivalent temps plein) ».
Loin d’être aussi critique, le PDC adresse « un grand merci à l’économie privée ». Et estime que « cet exercice excédentaire offre une bolée d’oxygène indispensable à la veille de défis économiques et financiers majeurs », faisant ainsi référence à la réforme sur la fiscalité des entreprises et à la recapitalisation de la CPEG.
Enfin, le MCG se félicite de la maîtrise des dépenses de son magistrat Mauro Poggia tandis que le PLR salue la « vigueur » de Nathalie Fontanet dans sa « bonne gestion des deniers publics ». Les Libéraux-Radicaux relèvent que la dette s’élève encore à 23 500 fr. par habitant. Et affirment qu’il faut la réduire encore mais aussi « rendre l’argent excédentaire aux contribuables ».
@marie_prieur