Un succès augmenté par des aides financières
Interrogé par Radio Lac, le chroniqueur historique genevois Claude Bonard qui partage sa vie entre Geneve et Varsovie, estime que les recettes du PiS sont simples à analyser : « L’électorat de ce parti est plutôt rural et traditionnel. Le revenu moyen en Pologne correspond à 1000 francs. Ce parti a mis en place des mesures sociales comme par exemple une enveloppe de 500 zlotys (127 francs) par mois et par enfant et une exonération fiscale pour les jeunes jusqu’à l’âge de 26 ans. »
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Les conservateurs nationalistes au pouvoir en Pologne ont remporté les élections législatives.
Ils devraient conserver la majorité absolue, selon les résultats officiels quasi-complets portant sur 81% des bureaux de vote annoncés lundi matin.
Autre résultat marquant de ce scrutin, la gauche retourne au Parlement après une pause de quatre ans et l’extrême droite anti-système y fait son entrée.
Avec 45,16% des suffrages, le parti Droit et Justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski, populaire en province notamment grâce à de généreux transferts sociaux, devrait obtenir une majorité confortable dans la chambre basse qui compte 460 sièges, selon les résultats portant sur 82,79% des bureaux de vote, publiés par la Commission électorale nationale.
Pour le Sénat, le PiS est crédité de 45,16% des voix, selon un décompte portant sur 82,41% des bureaux de votes, toujours selon la Commission.
« Dur labeur »
Devant nous, quatre années de dur labeur », a déclaré dimanche soir M. Kaczynski au siège de son parti. « Nous méritons davantage », a ajouté le chef du PiS, considéré comme l’homme le plus influent de Pologne. « Nous devons réfléchir (…) aux raisons pour lesquelles une partie de la société a considéré qu’il ne fallait pas nous soutenir », a-t-il encore dit.
Selon ces résultats, publiés par la Commission électorale, la principale formation d’opposition, la Coalition civique (KO, centriste), obtiendrait 26,10%, suivie par la gauche (12,10%). Le parti paysan PSL associé au parti anti-système Kukiz’15 bénéficierait de 8,81% des voix.
Une formation d’extrême droite anti-système, comprenant des ultra-libéraux et des nationalistes anti-migrants, la Confédération, entrerait au Parlement avec 6,71% des suffrages. La minorité allemande disposerait d’un mandat. La participation a atteint 61,1%, un record depuis les premières élections semi-libres de 1989 (organisées encore selon le système hérité du communisme).
Parmi les cinq listes qui doivent entrer au Parlement, certaines sont des alliances comprenant des éléments différents. L’arrivée de la gauche et de l’extrême droite annonce une chambre hétéroclite, a souligné Stanislaw Mocek, recteur de l’université Collegium Civitas.
Miser sur la présidentielle
Le PiS « a la majorité absolue et donc n’a pas besoin d’alliés pour gouverner », a relevé M. Mocek dans une déclaration à l’AFP. Mais « il n’a pas la majorité suffisante pour rejeter un veto présidentiel, donc l’enjeu pour l’opposition est de miser désormais sur l’élection présidentielle de l’année prochaine ».
En place depuis 2015, le PiS a cherché à mobiliser les couches défavorisées, et notamment celles des campagnes, en s’érigeant en défenseur des valeurs familiales face à « l’idéologie LGBT » et surtout en promettant une nouvelle allocation familiale, la baisse des impôts et la hausse du salaire minimum, mesures qu’autorisent les très bonnes performances de l’économie polonaise.