Le salon de l’aviation d’affaires s’ouvre aujourd’hui à Genève. Et l’une des premières annonces est venue du constructeur suisse Pilatus. Elle n’est pas passée inaperçue.
Oui, Pilatus, dans le canton de Lucerne. Le constructeur a annoncé qu’il allait reprendre ses ventes de PC-24 après trois ans d’observation auprès de plusieurs clients dans le monde. La liste d’attente en fait déjà un succès très remarqué.
Et qu’est-ce que cet avion a de particulier ?
Il peut transporter 4 à10 passagers selon le luxe des aménagements. Ça c’est banal. Mais il a surtout une porte cargo à l’arrière qui lui permet de devenir facilement un pur transporteur d’objets. Ou un avion d’évacuation médicale. Cette porte de soute n’a l’air de rien, mais c’est une innovation considérable dans l’aviation privée.
C’est juste cela qui fait le succès du PC-24 ?
Non, l’autre grand avantage de cet appareil, c’est la distance très courte de décollage et d’atterrissage. C’est conforme à la réputation de Pilatus. Sauf que cette fois, il ne s’agit pas d’un avion à turbo-propulseur.
Oui, on parle de jet. Et c’est une première pour le constructeur.
Exactement. Avec deux réacteurs américains Williams. Or non seulement l’appareil atterrit sur moins de 800 mètres, mais il peut se poser sur l’herbe, le sable et la neige. Ça lui donne accès à 20 000 aéroports et aérodromes dans le monde. Un record, et de très loin. Ah oui, encore une chose qui contribue souvent aux plus grands succès: cet avion est magnifique, avec des lignes remarquablement proportionnées malgré des contraintes techniques qui auraient pu en faire un drôle d’engin.
Tout le monde n’a pas à l’esprit qu’il y a en Suisse une industrie aéronautique.
Non, pas en Suisse romande en tout cas. On sait qu’il y a des sous-traitants de l’aérospatial, mais Pilatus est un vrai concepteur et assembleur. Une marque puissante avec des filiales de vente en Amérique, en Australie et en Chine. L’entreprise a été créée au début de la Seconde Guerre mondiale, loin des frontières, entre le lac des Quatre-Cantons et le massif du Pilate. D’où son nom.
Il y a eu ensuite le célèbre Pilatus Porter.
Oui, premier succès à l’international à partir des années 1950. Un avion très maniable à vocation à la fois militaire et civile. D’où des scandales lorsqu’il était acheté comme civil puis aisément converti en avion militaire harcelant des populations civiles. Et puis il y a eu les appareils de formation au pilotage, surtout militaires. Ils sont encore très prisés actuellement dans le monde.
Les revenus de l’entreprise sont aujourd’hui autant civils que militaires.
Oui, la société Pilatus était à la dérive lorsqu’elle a été acquise au début des années 1990 par de nouveaux actionnaires privés. Relancée surtout par un fils de paysan du coin, ingénieur en aéronautique de formation. Le développement dans l’aviation civile a ensuite été spectaculaire sous sa direction. Pilatus comptait déjà 1000 personnes en 2005. Elle en emploie le double aujourd’hui. Pour des ventes annuelles qui viennent de dépasser le milliard de francs.
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