Tout le monde est conscient du changement climatique aujourd’hui et la bonne volonté n’est souvent pas en reste. Cependant, des chercheurs pointent le fait que l’action citoyenne et individuelle est difficilement mise en place, cela à cause de barrières psychologiques bien identifiées.
En tout, ce sont 5 freins qui ont été mis en lumière par le professeur Tobias Brosch dans une étude se basant sur plus de 400 travaux de psychologie, neurosciences, sciences affectives et économie comportementale. Le but étant de comprendre les différents biais que le cerveau humain met en place, empêchant la prise de conscience ou la mise en place d’actions et de comportements pour enrayer le changement climatique. En effet, qui ne s’est jamais dit « Ça ne sert à rien que je fasse quelque chose si les autres autour de moi ne font rien. ». Identifier les barrières psychologiques permettrait de pouvoir les dépasser.
Cinq barrières
Ces différents freins à l’action citoyenne pour l’environnement ne sont pas une fatalité, et le professeur Brosch accompagne ses explications de recommandations pour les dépasser. La première des barrières identifiées par le chercheur est la barrière perceptuelle, c’est à dire la difficulté qu’à notre cerveau a percevoir une menace « abstraite ». En effet, le changement climatique n’est pas immédiat, il dure dans le temps, il ne peut pas être directement vu ou touché. Pour accepter cette réalité, il est important de se pencher sur les phénomènes locaux et immédiats, et par exemple, imaginer les conséquences du changement climatique à Genève même, d’ici quelques années.
La seconde barrière concerne les intérêts propres d’un individu. Les actions pour l’environnement sont souvent assimilées à une perte de confort personnel, et nous avons du mal à voir en quoi ces changement de comportement peuvent nous être bénéfiques. Pour cela, il faut identifier les bénéfices de ces changements sur soi-même et les autres, par exemple insister sur les bénéfices du vélo sur la santé, la voiture électrique témoignerait elle d’un certain statut social, et ainsi de suite.
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Le troisième frein est la barrière morale. Pour l’homme, savoir que son comportement est moralement bon est important, or pour le moment agir pour le climat n’est pas suffisamment ancré dans les esprits comme un devoir pour être une bonne personne. Ces freins atteignent également souvent des personnes faisant partie de groupe religieux ou de mouvements politiques.
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Les barrières sociales sont ensuite citées par le chercheur. Celles-ci sont importantes, car il est difficile d’agir soir même lorsque les autres autour de nous ne font rien pour protéger l’environnement. Selon Tobias Brosch, il faut communiquer au maximum pour montrer que de nombreuses personnes agissent pour le climat, avec comme levier les différentes manifestations et les personnes influentes comme Greta Thunberg.
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Enfin, les barrières d’action sont considérés comme les plus importantes. L’ampleur de la tache est souvent effrayante et empêche l’action citoyenne. S’il est difficile de savoir quelle action entreprendre lorsque le problème est trop important, il est utile d’identifier les bons gestes, par exemple réduire les trajets en avion, ou encore diminuer sa consommation de viande.
Toutes ces barrières à l’action citoyenne pour le climat semble être un frein important, mais elles ne sont pas insurmontables. Les connaitre et les dépasser l’une après l’autre permettrait d’accélérer les bénéfices pour notre planète et notre environnement.