Le 12 janvier 2010, un séisme sans précédent s’abat sur Haïti, pays déjà pauvre et fragile. Le bilan est très lourd pour la population avec 3,2 millions de personnes touchées par la catastrophe, 250’000 maisons et 30’000 entreprises détruites.
Face à cette urgence, les organisations humanitaires se sont bien entendu mobilisées, avec des récoltes records pour la Chaîne du Bonheur, bailleur de fonds Suisse, qui a comptabilisé au total 66,2 millions de francs collectés. 95% ont été investis sur des projets au profit des victimes tandis que 3% ont été investis dans un fond d’urgence utilisé notamment lors de l’ouragan Matthew de 2016. La stratégie de la Chaîne du Bonheur a donc allié l’aide d’urgence à la reconstruction et au développement du pays. 10 ans après le séisme, la question de la situation reste ouverte, et un bilan de l’aide apportée vient d’être dressé par le bailleur de fonds qui a mandaté une société d’experts indépendants. L’étude a porté sur l’impact de l’aide apportée ces dix dernières années, les effets à long terme et la résilience de la population.
Des actions concrètes
Au total, ce sont 91 projets qui ont été financés par la Chaîne du Bonheur. Parmi eux, la reconstruction et la réparation de 2704 maisons selon des normes antisismiques, mais également la formation de maçons. Les autres projets mis en place reposent sur l’assainissement et l’eau potable, la relance économique, la santé et la sécurité, mais aussi la prévention des désastres. Une des clés du succès pour le directeur de la Chaîne du Bonheur Roland Thomann est en effet la participation des communautés locales.
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En chiffres, 78 réseaux d’eaux potable et 4040 réservoirs ont été reconstruits ou installés, 19 écoles et 12 centres de santé ont été réparées ou ré-équipées, 3300 personnes atteintes du choléra ont été prise en charge, et 200 pêcheurs ont reçu un appui, du matériel ou des bateaux. Le but de ces actions est de ramener sécurité et indépendance en priorité, et de prévenir l’avenir.
Des résultats encourageants
L’étude menée par le cabinet Key Aid en 2019 avec 525 questionnaires a mis en lumière une satisfaction globale des bénéficiaires de l’aide apportée par les partenaires de la Chaîne du Bonheur. Un des premiers points mis en avant est la pertinence des projets et l’efficacité de la réponse apportée, malgré un retard lors des premiers mois à cause de l’accès difficile. 9 ménages sur 10 ont déclarés avoir trouvé l’aide pertinente. Cependant, malgré les installations et l’accès à l’eau potable rétablie, les habitants déplorent de devoir participer financièrement à l’approvisionnement, un coût pouvant gréver leur budget. Les formations ont été jugées pertinentes, bien qu’elles n’aient pas toujours permis de retrouver un travail. Cela est plutôt du a une situation économique et politique très compliquée.
Eric Chevallier, coordinateur pour Haïti chez Helvetas, revient sur la mise en place des actions humanitaires sur place:
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Une situation toujours délicate
Sur place, malgré le succès des opérations mises en place sur le long terme, la vie est difficile et dangereuse. Le contexte politique, la situation économique, le coût de la vie et le pouvoir d’achat sont de gros freins pour la population et les organisations humanitaires continuent d’agir. Caritas, toujours présente sur le terrain, est contrainte de limiter les mouvements des humanitaires pour des questions de sécurité. Martin Jaber, directeur pays en Haïti, explique les projets en cours :
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