Ce matin au Palais des Nations à Genève, Staffan de Mistura, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, va tenir une réunion avec des représentants de la Fédération de Russie, de l’Iran et de la Turquie…
Ces trois pays sont les principaux acteurs de l’accord d’Astana signé en 2017. Cet accord a notamment comme objectif de mettre en place des zones de désescalade de la violence en Syrie. C’est pour cette raison que cette réunion est très importante. Staffan de Mistura a lui-même expliqué qu’il s’agirait d’un moment de vérité. En réalité, il y a déjà eu des réunions informelles entre lui et les trois délégations hier à Genève. L’idée est toujours de relancer le processus politique en Syrie pour tenter de mettre fin au conflit. L’une des pistes est de mettre en place un Comité constitutionnel avec les représentants de toutes les parties. Staffan de Mistura pour arriver à cet objectif a rencontré à de nombreuses reprises la plupart des acteurs liés au conflit syrien depuis le début de son mandat en 2014. Et vendredi, il organisera des nouvelles réunions à Genève avec les représentants de pays européens, de pays arabes et des Etats-Unis.
Ces réunions interviennent à un nouveau moment important dans le conflit syrien avec l’imminence semble-t-il de l’assaut de l’armée syrienne sur Idlib, la dernière province contrôlée par les rebelles.
La province subit depuis quelques semaines des bombardements intensifs et la communauté internationale a déjà tiré la sonnette d’alarme sur la situation humanitaire. Il faut savoir qu’il y a trois millions de personnes qui vivent dans cette province et la plupart sont des personnes déplacées qui ont déjà fui d’autres combats. Selon des experts de l’ONU, une offensive sur Idlib pourrait faire jusqu’à 800 000 déplacés et provoquer « une catastrophe humanitaire ».
Staffan de Mistura a lui expliqué que la Province était peuplée à 98.8% par des civils et que les terroristes représentaient une infime partie de cette population. Pour éviter une catastrophe potentielle pour les civils, il a proposé un plan de séparation au Conseil de Sécurité la semaine dernière. Un plan qui permettrait de laisser les populations civiles dans les centres urbains et d’évacuer les membres des groupes armés,. Staffan de Mistura a expliqué que pour arriver à ce résultat, il faut s’appuyer sur la mobilisation en hausse des citoyens d’Idlib contre les groupes armés et les terroristes. Staffan de Mistura compte aussi s’appuyer sur la Turquie qui a proposé le week-end dernier un cessez-le-feu dans la Province.
Michelle Bachelet, la toute nouvelle Haut-Commissaire aux droits de l’homme a elle aussi évoqué la situation en Syrie à l’occasion de l’ouverture du Conseil des droits de l’homme hier matin.
Il y avait beaucoup de monde, notamment de nombreux journalistes pour venir l’écouter. La salle des droits de l’homme et des civilisations était remplie. Il faut dire qu’il s’agissait de sa toute première déclaration publique à ce poste. Dans son discours, Michelle Bachelet en a profité pour rappeler les obligations des Etats à respecter les droits de l’homme, elle est aussi, revenue sur la situation à Idlib… Elle a fait part de sa préoccupation face à la crise imminente dans cette province et a appelé tous les pays à prendre d’urgence les mesures nécessaires pour garantir la protection des populations.
A noter que le Conseil des droits de l’homme va durer trois semaines, jusqu’au 29 septembre prochain.
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